une démocratie optocratique (1)

#1 la république des ombres face aux événements place taskim à istanbul, en 2013 #2 une démocratie optocratique face à l’événement grec de 2015


cette plateforme d’échanges est le support à une rencontre d’écriture numérique _sur facebook du 30 oct. au 05 nov. 2015, et à une installation-performance en streaming _diffusée simultanément au 28es festival Les instants vidéo à marseille [22h] &  beton7 à athènes [23h], le 11 nov. 2015.

les réseaux sociaux font circuler des informations sélectionnées et commentées. leurs développements ont démultiplié et démocratisé les échanges, comme les réactions qui les accompagnent. alors que, peu à peu, les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont transformé l’appréhension de nos modes d’existence, facebook et twitter semblent valoriser l’interrogation collective et continuelle de leurs fondements. passés dans leurs espaces de commentaires, ripostes et manifestes soudent des communautés de pratiques, de sens et de valeurs.

« Je ne sais plus quelle autorité s’est demandé il y a peu de temps ce qu’était en fait le peuple. Il y a eu aussi dans les années 1970 et 80, des philosophes pour penser « le peuple qui manque ». Le Peuple, ça n’existe pas, me semble-t-il, sinon comme allégorie pétrifiante de ce qui est justement tout vivant.
Ce qui existe, ce sont des peuples, l’extraordinaire diversité des peuples, et cette idée qu’il s’agit plus d’un adjectif, quelque chose de peuple en nous. Il est possible que parfois nous perdions ce côté peuple. »  Et le crime fut presque parfait…

Mari.Mai Corbel, Grèce, jeudi 23 juillet 2015, site mari.mai corbel

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les pierres numérotées de l’acropole d’athènes, labelm-public, 2015

depuis 2009, les laboratoires participatifs de création du labelm-public s’organisent autour d’espaces de réflexions transdisciplinaires, d’ateliers collaboratifs de création et de représentations publiques. ils permettent à des intervenants d’horizon diverses, travaillant sur des problématiques voisines, d’interagir dans la réalisation d’une œuvre collective.

« il ne s’agit pas de revendiquer l’idée vague de la réalité comme un horizon riche et touffu mais par nature insaisissable par le langage ou la raison, il ne s’agit pas non plus d’opposer la froide utilisation de la durée comme dimension objective à la diversité subjective du temps vécu. […] Ce qui constitue le temps réel, aux yeux de Bergson, dans la positivité de son contenu conceptuel, c’est d’abord son caractère créateur.
Le temps n’est pas seulement écoulement, passage ; il est transformation, changement. Il est surgissement du nouveau, génération de possibles, ouverture et imprévisibilité. »

Bergson et le temps réel. Une création continue d’imprévisible nouveauté. Jean Cristofol, temporalites.free.fr

ESPÉRER VOIR UN HOMME

« Les peuples sont exposés. On aimerait bien, « âge des médias » aidant, que cette proposition veuille dire : les peuples sont aujourd’hui plus visibles les uns aux autres qu’ils ne l’ont jamais été. Les peuples ne sont-ils pas l’objet de tous les documentaires, de tous les tourismes, de tous les marchés commerciaux, de toutes les télé-réalités possibles et imaginables ? On aimerait aussi pouvoir signifier, avec cette phrase, que les peuples sont aujourd’hui mieux « représentés » qu’autrefois, « victoire des démocraties » aidant. Et pourtant il ne s’agit, ni plus ni moins, que du contraire exactement : les peuples sont expo￾sés en ce qu’ils sont justement menacés dans leur représentation – politique, esthétique –, voire, comme cela arrive trop souvent, dans leur existence même. Les peuples sont toujours exposés à disparaître. Que faire, que penser dans cet état de perpétuelle menace ? Comment faire pour que les peuples s’exposent à eux-mêmes et non pas à leur disparition ? Pour que les peuples apparaissent et prennent figure ? »

Premiers mots du livre de Georges Didi-Huberman. 

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DES LIMBES

« Il y aura des files d’attente, des combats au couteau, une embarcation frêle dérivant au large de Metline, une procession de femmes portant sur le visage de longs masques d’antilope à striures blanches et noires et traversant silencieusement le nord du Mali, des militaires en guenilles courant derrière un camion dans le désert de Libye comme après un buisson emporté par le vent, des centaines puis des milliers d’hommes sur la mer d’Alboran se retournant l’un vers l’autre et se cherchant des yeux, un mineur afghan, de nom inconnu, marchant seul sur la côte de Jonic, en Calabre, un bateau sans équipage dérivant au large du canal d’Ibiza, des pêcheurs espagnols réparant leurs filets sur la plage de Calp et y voyant soudain apparaître des visages, une barque en flammes au large d’Annaba, des maisons et des champs tout au bord de la frontière turque, un adolescent clandestin disparaissant à l’arrière d’un camion, entre Patras et Ancône, des nuées d’enfants sur le port de Patras escaladant les grilles, courant vers les camions, se dispersant, réessayant quelques minutes ou heures plus tard et finissant à bout de ressources par se transformer en oiseaux, un homme d’une cinquantaine d’années et une jeune fille traversant au matin un champ de mines à la frontière gréco-turque et disparaissant eux aussi, devenant fumée, des mains et des regards à travers les grillages du centre pour demandeurs d’asile de Charleroi, Belgique, une tombe de fortune à la frontière grecque, un simple mot tracé sur le carton, “Afghan”, un téléphone cellulaire et le numéro d’un appartement de Tunis composé d’une main tremblante au milieu de la mer, une voix, une file d’attente dans le réfectoire du centre pour demandeurs d’asile de Sandholm, Danemark, l’heure de la paye sur le chantier de démolition de navires de Chittagong, Bangladesh, la silhouette de Wadim S., autour de 21 ans, immigré de Lettonie marchant au bord d’une voie ferrée près de Hambourg, la silhouette de Maiouad …, garçon de 15 ans traversant pieds nus une autoroute près de Calais, une lettre adressée à Jimmy Mubenga, 46 ans, originaire d’Angola, la silhouette penchée d’une Érythréenne de 22 ans sur la route, entre Tbilissi et Foggia, quelques mots en arabe retrouvés dans la doublure du manteau d’un mineur de nom inconnu, près de Trieste, la notification de refus à la demande d’asile déposée par Osman Rasul, 27 ans, Irakien (Nottingham), un sac de sport retrouvé dans une cellule de la prison de Langenhagen, un livre ayant appartenu à un homme de pays et de nom inconnus poignardé par un autre demandeur d’asile, à Alves, Suisse, dans un appartement loué par l’Office d’immigration, le portrait souriant d’Abdoulaye …, 20 ans, né en Côte-d’Ivoire, le portrait d’Alan Rasoul Ahmed, Irakien, qui souffrait du mal du pays, “left in limbo”, ce qui signifie en anglais “en prison” et en latin du Moyen-Âge “à la frontière de l’Enfer”, Liverpool, la photographie de Ramahdin …, Afghan de 16 ans, dans une rue de Dunkerque, en route vers l’Angleterre, une photographie d’identité de …, 15 ans, tué par l’explosion d’une bombe artisanale alors qu’il recherchait avec sa mère de la nourriture dans les poubelles du quartier de Patissia, Athènes, la photographie de … El Abbouby, 25 ans…  »

Un texte de Dimitris Alexakis, sur son blog La vie sauvage, sur les réfugiés et les noyés de la mer Egée….

 

l’événement-grec, « ce qui nous vient depuis la grèce », ce lent soulèvement commencé dans les années 2010.

 

un journal du site facebook de mari-mai corbel 

du 5 Juillet au 13 août 2015, athènes.

 

13 août

Le Monde : " La nuit du jeudi 13 au vendredi 14 août a été tumultueuse et interminable pour les trois cents députés grecs. A l’issue de plusieurs heures de débats, la Vouli, le parlement hellène, a adopté au petit matin le troisième plan d’aide de 85 milliards d’euros au pays, ainsi que la liste de réformes prioritaires à appliquer dès cet été. Au total, 222 élus ont voté pour, 64 se sont prononcés contre – dont une trentaine membres de Syriza, y compris l’ex-ministre des finances Yannis Varoufakis –, 11 se sont abstenus (3 députés étaient absents). Le texte a donc été validé à la majorité grâce au soutien des trois grands partis d’opposition, Nouvelle Démocratie (conservateur), le Pasok (socialiste) et To Potami (centre gauche). A la suite de ce vote, aussitôt salué par le ministre français des finances Michel Sapin, les ministres des finances de la zone euro (Eurogroupe) réunis le 14 août à 15 heures à Bruxelles, devaient à leur tour donner leur feu vert à l’accord. Ce dernier détaille la longue série de réformes, telle que la suppression des préretraites, que la Grèce doit appliquer en échange d’une nouvelle aide."

 

graffiti vu au Pirée, sur la porte d’une école : « Αλητη Τσιπρα » aliti Alexis Tsipras jeu de mot avec le prénom Alexi et le substantif aliti qui signifie cloche, clochard vaurien loubard rôdeur canaille…

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11 août

Zoe Kostantopoulou, transcription de son intervention du 11 juillet, justifiant son refus de voter le soit-disant « accord ». « Ma responsabilité envers l’histoire dans cette institution, je l’assume en répondant « présente » au débat et au vote d’aujourd’hui. Je considère ainsi que je suis plus utile au peuple, au Gouvernement et au Premier Ministre, aux générations futures et aux sociétés européennes, en exposant au grand jour les véritables conditions dans lesquelles le parlement est appelé à prendre des décisions et en refusant le chantage, au nom de l’alinéa 4 de l’article 120 de la Constitution. Le peuple grec est le deuxième à subir une telle agression à l’intérieur de la zone euro. Il a été précédé par Chypre en mars 2013.

La tentative d’imposer des mesures que le peuple a rejetées par référendum, en utilisant le chantage de la fermeture des banques et la menace de la faillite, constitue une violation brutale de la Constitution et qui prive le Parlement des pouvoirs que lui attribue cette même Constitution. Chacun et chacune a le droit et a le devoir de résister. Aucune résistance dans l’histoire n’a été facile. Cependant, nous avons demandé le vote et la confiance du peuple pour affronter les difficultés et c’est face à ces difficultés que nous devons maintenant réussir. Et sans avoir peur.

Transcription du discours de Zoe Konstantopoulou qui refuse de voter le mémorandum III, dans la nuit du 11 juillet. Extrait et intégralité sur le lien ici du site d’Attac

 

« Le bon rhétoricien, le bon rhéteur est l’homme qui peut parfaitement et est capable de dire tout autre chose que ce qu’il sait, tout autre chose que ce qu’il croit, tout autre chose que ce qu’il pense, mais de le dire de telle manière que, au bout du compte, ce qu’il aura dit, et qui n’est ni ce qu’il croit ni ce qu’il pense ni ce qu’il sait, deviendra ce que pensent, ce que croient, et ce que croient savoir ceux auxquels il l’a adressé. »

p. 14, Le courage de la vérité – Le gouvernement de soi et des autres III – Cours du Collège de France 1934, Seuil/Gallimard, 2009

7 août

Ο εκβιασμός Σόιμπλε, το δημοψήφισμα και η εναλλακτική πρόταση

 Ένα κείμενο πολύ κριτικί (…) : Δεύτερο, από πότε η κυβέρνηση γνώριζε για τους εκβιασμούς και την πραξικοπηματική τακτική των δανειστών; Στο ιδρυτικό συνέδριο του κόμματος, τον Ιούλιο του 2013, δεν γινόταν ευθέως λόγος ότι σε περίπτωση που αντιμετωπίσουμε τους εκβιασμούς των δανειστών θα είμαστε έτοιμοι και σε κάθε περίπτωση θα βάλουμε πάνω από οτιδήποτε άλλο τα λαϊκά συμφέροντα; Δεν γνώριζε η κυβέρνηση για εκβιασμούς τουλάχιστον από το Φεβρουάριο, όταν δικαιολόγησε την υπογραφή της συμφωνίας της 20ής Φεβρουαρίου ακριβώς με το επιχείρημα ότι «βρεθήκαμε προ ωμού εκβιασμού», όπως δήλωσε ο Ευκλείδης Τσακαλώτος; Τι έκανε από το Φεβρουάριο μέχρι τον Ιούνιο για να ετοιμαστεί ώστε να αντιμετωπίσει τον εκβιασμό;  (…) »

Le chantage de Schäuble, le referendum, l’alternative

Un texte très critique. Extrait : « Deuxièmement, depuis quand le gouvernement connaissait sur les chantages et la stratégie, de coup d’Etat, envisagée par les créanciers ? Lors du Congrès fondateur du parti, en juillet 2013, n’avait-il pas été explicitement énoncé que, au cas où nous devrions faire face aux chantages des créanciers, nous serions prêts et que, dans tous les cas, nous placerions au dessus de toute priorité les intérêts populaires ? Le gouvernement ne connaissait-il sur les chantages, tout au moins depuis février, lorsqu’il a justifié la signature du 20 février par justement l’argument que « nous avons été face à un chantage cru », selon les déclarations d’Euclide Tsakalotos ? Qu’a-t-il fait de février à juin pour se préparer à faire face au chantage ? »

Intervention au comité central de SYRIZA du 30 juillet de Panos Kosmas (Traduction sur le site de SYRIZA de Paris) /  Τοποθέτηση στη συνεδρίαση της Κ.Ε. του ΣΥΡΙΖΑ 30 Ιουλίου 2015 από Πάνος Κοσμάς

 

11 novembre 2014. Séminaire avec Georges Didi-Huberman. Pleurs, peuples – deuxième partie.

6 août

Un jeu d’enfant ? et ce serait pour cela que tous jouent au méchant loup et aux monstres ? pour faire peur ? et nous faire passer l’envie de ce jeu d’enfant ? « Grâce à une faille dans la conception de l’euro, la Grèce pourrait quitter la zone euro sans trop de complications techniques ou juridiques. »

Comment la Grèce pourrait quitter l’euro

 Gregory Filo titre son post :  » Poutine et le douaire de Byzance ». Au fait, camarades, où sont passés les insignes du grand pouvoir impérial romain, ceux que les barbares envahissant Rome ont envoyés à Constantinople à l’empereur romain d’Orient… Aujourd’hui, nos bons barbares bien domestiqués de France, d’Allemagne, de Finlande et Cie sans oublier les souches qui se sont contentés de vivre en Belgique, ou au Luxembourg semblent animés d’un étrange refoulé impéraliste – les frontières de la CEE qui englobait 6 pays furent exactement celle de du saint empire romain germanique (carolignien) qui n’avait en fait rien de romain, n’en était qu’une parodie. Grande chasse au trésor ouverte dès à présent.

« En réalité, la rivalité entre l’Europe occidentale et l’Europe orientale remonte même plus loin, à Charlemagne et au schisme religieux de 1054, qui engendrèrent une série de préjugés anti-Grecs qui furent repris contre les Russes après la chute de Constantinople. Invasions allemandes avec les chevaliers Teutoniques, suédoises en 1240 et 1712, polonaises en 1612 et 1919, française en 1812, anglaise en 1853, allemandes en 1914 et 1941, américaines et européennes avec l’extension de l’Otan après 1990, l’attaque géorgienne de l’été 2008, authentifiée par un rapport du Conseil de l’Europe, et le putsch ukrainien du 22 février 2014, la liste des agressions occidentales contre la Russie est longue. »

Article d’une député du grand conseil du canton de Genève.

 

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5 août

Je poste le texte de Mireille Batby qui arrive dans deux heures à Athènes pour 15 jours : « difficile cependant de défendre d’autres hypothèses que celles d’une humanité assujettie à d’emphatiques et symboliques figures de représentation. difficile de croire que les sociétés qui organisent cette humanité peuvent accompagner des hommes et des femmes dans la défense de leurs imperfections et leurs incomplétudes. traditionnel, évidement, de constater l’incapacité humaine de se mesurer à sa finitude, misant sur la science, la technique et l’art pour atteindre une réalité illusoire figée par la culture, supportée par l’enseignement, guidée par l’économie.
et portant, essentiellement chacun porte son indubitable incapacité de n’être autre chose qu’un être vivant incapable d’élaborer autre chose que des outils vecteurs de ce hiatus de résistance à toute infinitude. idéologiques, philosophiques ou religieuse, ces prothèses que chacun façonne n’ont comme finalité aucune réalité si ce n’est celle certaine d’être périssable. responsable de ses projections, de ses représentations honorées comme des divinités, morcelé, additionné, fusionné ou augmenté, chacun se regarde et se défend de n’être autre, par nature.
je suis venue pour tordre nos images de représentations plus ancrées dans notre intime que des stéréotypes. j’ai vu, réceptionné et sondé des incarnations plus malléables que des avatars. nos administrations de biens, nos réalités supérieures, nos philosophies du vivants, dans leurs progressions programmées, nous tuent. et c’est pour ça que nous les avons fabriquées. nos sociétés sphériques, nos marchés en crises, nos réseaux bridés supportent ce qui nous est insupportable; d’être des mortels. nous aurions seulement préféré qu’en l’endossant, cet appareillage médicamenteux ne nous mettent face à nous. oui, nous aurions préféré que ce que nous avons combiné pour nous éterniser ne nous restitue pas sans cesse notre mort.
sans faire autres que des scenarii et des glissements d’images, ces engins diaphanes et luisants utilisent nos stabilités spasmodiques d’êtres pris dans leurs hyper-réalités brutales comme la preuve d’un référent nécessairement tenu pour réel – allégué par la temporalité et les mouvements d’une origine fictionnelle. Diffusés à l’échelle humaine, dans un contexte de représentation, êtres saturés, attachés au sacrifice, perpétuellement nous encaissons l’illusion d’être vivants.
oui, nous aurions préféré que ce que nous avons arrangé pour nous harmoniser ne nous rétrocède pas sans cesse notre humanité. » Oui nous aurions préféré mais ce n’est pas ainsi. 15 jours de discussions passionnées nous attendent. RDV en novembre dans une performance en principe Athènes – Marseille via les Instants Donnés. Une joie..

De mieux en mieux…. Faut vraiment détruire la zone euro, détruire cette logique… Sur Reporterre :

L’Europe impose à l’Afrique un traité pire que le TAFTA

 

4 août.

Je n’ai plus rien à dire tellement je trouve tout ça nul, voilà que les créanciers continuent de corriger la copie grecque ! Cette langue de bois partout ça commence à m’énerver violemment. Tsipras a fait une erreur. C’est évident. Et l’erreur ne vient pas d’une mauvaise tactique ou stratégie mais d’un défaut d’analyse et ça c’est plus grave. Il n’a pas vu qu’en face l’UE et l’euro sont des armes de destruction des peuples. Et évidemment, ce n’est pas lui qui gagne du temps mais nos ennemis. Le but étant de mettre la Grèce à genou qu’ensuite on mettra une nième mafia au pouvoir comme dans presque tous les Etats des Balkan et on l’aura tellement réduit à néant qu’on dira Oyez bonne gens ce qui arrive, et dans le même temps grâce à la faillite des banques opportunément produite après la saison touristique vers novembre décembre ils vont voler les dépôts et laisser le pays sans défense face à Erdogan. La grosse Lagarde, le vieux Hollande, le crevé de Schäuble (déjà)abattu d’une balle qui l’a raté), pour cause de pas avoir payé sans doute les commissions occultes qu’il devait, paix sur la potiche Merkel, mais pas sur le Juncker qui fait croire qu’il aime les Grecs, qui passe pour je ne sais quoi de plus sympa alors qu’il dit le premier « aucune élections ne peut changer les traités ». Je propose dans l’avenir la dissolution de cette zone qu’est l’UE qui n’est pas un pays car sans peuple.

Grèce : La troïka continue de biffer la copie

 

GREXIT DE GAUCHE CONTRE GREXIT DE DROITE ?

La victoire du non au référendum du 5 juillet 2015 était une victoire du peuple grec mais ce n’était pas la victoire finale. A l’inverse, la signature par l’actuel premier ministre grec de l’accord du 13 juillet 2015, par laquelle il franchissait lui-même ses propres lignes rouges pendant cinq mois de négociations, était une défaite du peuple grec, mais ce n’était pas non plus la défaite finale. Il y a une illusion selon laquelle il y a de nouvelles négociations entre la troïka et la Grèce pour la signature d’un troisième mémorandum. Les fonctionnaires de la troïka, le véritable nouveau gouvernement de la Grèce, sont à Athènes. Nous connaissons déjà la suite, le scenario du film. Il y aura des négociations pendant plusieurs semaines, la troïka demandera de nouvelles réformes réactionnaires, la majorité de Syriza fera des discours et puis après une nouvelle nuit blanche elle acceptera encore une fois le diktat de la troïka.

C’est la célèbre théorie sociale-démocrate du moindre mal. Une politique de droite faite par un gouvernement de gauche, ce serait un moindre mal par rapport à une politique de droite faite par un gouvernement de droite. Toute l’histoire prouve le contraire. Une politique de droite faite par un gouvernement de droite est une politique réactionnaire et une politique de droite faite par un gouvernement de gauche est généralement une politique encore plus réactionnaire.

Article de Bernard Fischer

 

 

2 août

Pierre-Jérôme Adjedj a écrit ce texte, depuis Berlin où il habite. Il m’a contacté très alarmé lorsqu’il a appris ce que Schäuble voulait faire avec les biens publics grecs, via une agence directement domiciliée au Luxembourg. Il me rappela la carrière politique de Schäuble comme liquidateur de la RDA.Je lui suggérai d’écrire.  Alors voilà, c’est fait MAUVAISE GRECE  publié sur le site de Hors-Champs, L’Insatiable. Pierre-Jérôme Adjedj commence son texte en rappelant sa position d’expatrié appelé à critiquer le pays qu’il a choisi, l’Allemagne, parce qu’il l’aime.

« Critiquer, non de l’extérieur, du haut de l’extériorité de sa terre natale : critiquer de l’intérieur. La différence est importante, parce qu’alors on souffre soi-même de la critique qu’on formule au lieu d’en jouir. C’est vrai pour mes amis qui se sont expatriés en Grèce et doivent aujourd’hui formuler la critique d’un gouvernement qui a porté les espoirs les plus fous. C’est vrai aussi pour moi, qui ai choisi ce qui constitue, à mon corps défendant et à mon grand dam, l’envahisseur. Et même si l’on a coutume de dire que Berlin n’est pas l’Allemagne, je suis peut-être devenu, en ce 13 juillet, pleinement allemand, à travers la honte ressentie en lisant les nouvelles. On parlait d’un « accord » : j’ai beau être habitué à ce hiatus médiatico-politique désormais courant entre le sens classique des mots et l’utilisation qu’on en fait, mais tout de même. Entendre parler d’accord quand il s’agit de reprendre la politique d’austérité interrompue par l’arrivée de Syriza, m’a fait le même effet que si on m’avait parlé d’un modus vivendi entre un assassin et sa victime. (…) »

(…) En ce sens, Alexis Tsipras a prouvé qu’il était finalement un « Hollandréou », comme il avait lui-même qualifié le président français il y a plusieurs années. C’est ce qu’il s’est révélé être, pratiquant ouvertement l’extorsion, piétinant ses principes, trahissant ses compagnons et les citoyens grecs, et approuvant les pays membres de l’Europe par la matérialisation d’un accord destructeur pour son pays. Un accord auquel il ne croit pas lui-même et qu’il a jugé catastrophique dans son discours au Parlement. (…) »

La Grèce : Nouvel « homme malade » de l’Europe par Yannis Makridakis, écrivain (publié au Monde) « 

 

Au Parlement européen, le 8 juillet.

Au Parlement européen, le 8 juillet.

 

En 2011 Là-bas si j’y suis était en Grèce et voila ce que nous disions :

« Cette fois la dictature de la finance n’est plus une métaphore d’altermondialiste, la stratégie du chaos n’est plus une théorie de polémiste, c’est en vrai, dans les rues, au long des boutiques fermées, des ordures qui s’entassent, des taxis sans clients, des suicides qui se multiplient, des hôpitaux sans pansement, des quartiers sans lumière, des jeunes qui fuient le pays, des visages ravagés. C’est un peuple désemparé, humilié, sans issue. 38 ans après la junte militaire, une junte financière a pris le pouvoir. La Grèce est sous tutelle, coupable elle doit payer, coupable elle est à vendre. « Nous sommes sous occupation de la dictature financière »

Nouvelle blague en Grèce : Le courant s’éteint dans un magasin et une voix lance en rigolant : – » Ça y est on retourne à la Drachme !  » (Sous-entendu, la drachme impliquera des difficultés et en particulier dans l’énergie, peut-être un rationnement.) Et tout le monde rigole,  réalisant  que ce serait joyeux, même s’il y avait des rationnements.

1er août.

Et le pire dans tout ça, c’est que les banques sont encore à demi fermées, que les retraits sont encore limités (ce qui veut dire que pour les entreprises, c’est un problème), qu’en fait la catastrophe est toujours possible selon les médias, puisqu’on entend encore parler d’un possible grexit, puisqu’on ne sait pas ce qu’il se passera le 20 août, puisque Lagarde réclame comme condition d’une aide du FMI (comme toujours) la rénégociation de la dette, et que Schaüble la refuse, et que pire encore, le cirque des négociations n’est même pas terminé mais continue son show, pour demander des « réformes » encore pire. Alexis Tsipras n’a pas voulu la guerre, il aura le déshonneur et la guerre. Son plus grand crime politique étant sa naïveté face à l’ennemi. Pour quelqu’un qui vient du communisme, c’est plus que douteux… Le côté petit garçon qui veut bien faire est d’un égocentrisme hallucinant, on aurait préféré un chef de guerre. Dans l’entretien de Stathis Kouvelakis celui-ci dit que le problème du gouvernement Tsipras et en général des forces de gauches alternatives c’est qu’ils réussissent de brillants intellectuels – ce que Tsipras n’est pas, c’est un ingénieur à la base avant d’être devenu homme politique – des universitaires même. Or les universitaires m’ont toujours posé un problème dans le sens où ils décrivent des choses mais vivent une vie sans difficultés réelles où leur principal plaisir est de briller dans la joute intellectuelle, sans voir que dans la vie, ce n’est pas l’intelligence qui a le dernier mot, mais la force brutale. Ce que rapporte Kouvelakis est la stupeur de Euclide Tsakatos ou de Varoufakis devant le fait qu’en face on se fichait de leurs brillants argumentaires. Mais comment est-ce possible d’avoir été aussi niais ? Ont-ils jamais cru que le néo-libéralisme n’était pas une idéologie économique mais bien une idéologie politique articulée à une analyse de l’Histoire au service des intérêts des seuls très riches et dont le but est d’anéantir toute souveraineté populaire ? Faut-il être stupide ! Il faudrait plutôt que des économistes, placer des historiens des idées ou à tout le moins des gens qui ont dans le sang la révolte. Varoufakis, lui qui pourtant connaissait ces gens via sa première participation en politique pour le Pasok en tant que conseiller, et qui se conclut par sa démission pour refus de l’austérité, a-t-il vraiment cru qu’il saurait convaincre les « créanciers » et que ces derniers souhaitaient redonner à la Grèce un nouvel élan ? Vraiment, je ne comprends pas cette légèreté.

Répondant à une question à l’Assemblée, déposée par le parti de l’opposition Pasok (socialistes), le Premier ministre Alexis Tsipras a déclaré : «Yanis Varoufakis a peut-être fait des erreurs, vous pouvez l’accuser pour son style», a-t-il lancé en référence à la chemise portée ce jour-là par l’intéressé, «mais vous ne pouvez pas l’accuser d’être corrompu», comme certains ministres des précédents gouvernements grecs. «Si vous voulez chercher des responsabilités pénales», il faut les chercher au sein des précédents gouvernements, a lancé Aléxis Tsípras. Article de Libération.

Après les révélations sur le plan B de son ancien ministre des Finances, Aléxis Tsípras affirme qu’il vait bien demandé «un plan d’urgence», mais pas pour sortir de l’euro.

 

Une photo d’humour noir. En Grèce souvent à la télé ou dans le métro, des images de personnes disparues sont diffusées avec ce genre de texte. Voici la traduction de la légende : « Alerte enlèvement ! Un jeune type de gauche radicale, Premier ministre, a disparu après le référendum ! ! ! Peut-être enlevé par les extra-terrestres… Il faut absolument le retrouver ! Signe particulier : ne porte pas de cravate, herpès au coin des lèvres. »

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Costas Lapavitsas s’exprimait dans un colloque universitaire mais largement politique. Député SYRIZA, membre de la Plateforme de gauche, et professeur d’économie à SOAS (School of Oriental and African Studies, Londres). Ci-dessous la transcription de son intervention, où il répond à l’argumentation développée par Tsipras sur « gagner du temps » en référence au léninisme s’opposant aux gauchistes qui ne veulent pas de compromis (ce qui est quand même énorme de sortir ça… ) :  » À mes yeux, cet accord représente une capitulation désastreuse. Ce n’est pas Brest-Litovsk. Ceux d’entre vous qui le croient se trompent. Il ne s’agit pas de gagner du temps pour asseoir le pouvoir bolchevique à Moscou et à Leningrad. Il ne s’agit pas de gagner du temps, car il n’y a pas de temps à gagner. Le temps, en l’occurrence, joue en faveur de l’ennemi. Ce n’est pas une manœuvre tactique. » Tout est extraordinaire et porté par une énergie de combat, en même temps un calme déterminé. Publié sur le site Okeanews, média en français consacré la Grèce.

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LE MECANISME DU SYSTEME-DETTE EN GRECE

Le Chapitre 4, Le mécanisme du système-dette en Grèce, du rapport présenté le 18 juin 2015 par la Commission pour la vérité sur la dette grecque |1|, dévoile les mécanismes issus des accords entrés en vigueur à partir de mai 2010. Ces accords prévoyaient l’octroi de nouveaux crédits d’un montant substantiel par des créanciers bilatéraux et le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) qui s’accompagnaient de coûts abusifs, amplifiant d’autant la crise. Ces mécanismes révèlent comment la majorité des fonds empruntés ont été directement transférés aux institutions financières privées. Au lieu de bénéficier à la Grèce, ils ont accéléré le processus de privatisation à travers l’utilisation d’instruments financiers. » On se lasse à force de décrire tous les mécanismes d’escroquerie que la Grèce supporte de la part des vampires européaïtaires.

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Un post de Irène Bonnaud sur facebook que je commente ici : Le dément Erdogan et la vieille haine des Kurdes,  la plupart contraints à l’exil, déchirés entre trois Etats (Irak, Syrie, Turquie) partout opprimés, et voilà qu’on jette le leader d’une plateforme turco-kurde de gauche ou qu’on menace de le jeter 24 ans en prison. L’autre leader déjà y croupit depuis des années, celui qui avait appelé à la paix et à déposer les armes de la lutte pour la voix démocratique.

 

31 juillet.

Et Varoufakis crie dans le désert…. TRIBUNE AU MONDE DIPLOMATIQUE « LA DÉFAITE DE L’EUROPE » .. Mélanchon en vacances n’a plus rien à dire, et tout le reste c’est juste pitoyable, le PCF enfin découvert comme incapable de penser par lui-même, Podemos déshabillé dans son soutien à Tsipras, c’est comique limite s’il n’était pas question de peuples, dont au fond on réalise que tout ce petit personnel se contrefout. En admettant que des enjeux stratégiques majeurs porte cette gauche là à feindre d’accepter les mémorandums, comment les gens qui ne sont pas des politiciens peuvent-ils s’y retrouver avec un non qui devient un oui et l’assentiment de la gauche de la gauche à ça ?

Décryptage. A lire intégralement pour décrypter tout ce qui s’est passé, interview de Stathis Kouvelakis très pertinent membre du comité central de SYRIZA.

Message d’une amie, qui n’a jamais discuté de politique sinon en trouvant cela un peu dégoûtant et très ennuyeux, mère de trois enfants élevés avec minutie et qui n’a cessé de leur payer des écoles privées parisiennes du 5e, gagnant bien sa vie (autour de 4000 euros), aimant faire du ski l’hiver, travaillant dur comme chef de laboratoire mais se faisant des petites soirées avec ses copines de fac d’il y a 20 ans ou les mères des amis de ses enfants, prenant des cours de danse moderne, et qui m’a toujours moqué gentiment moi et ma politique :  » Tiens une réforme  » égalitaire » est passée. Nos alloc familiales passent de 423 à 106 euros/ mois ( soit divisées par 4 à partir de juillet… sachant qu’en 2 ans nos impôts ont été multipliés par 1,7. ( pas nos salaires évidemment) .. j’avais envie d’écrire à la ministre lui rappeler que les chaussures en 42 c’ est pas au même prix que les sandales en 23… Qu’ils courent à leur perte : je vais encore pas embaucher une femme de ménage, et si par hasard je trouve des sous pour refaire mes travaux de peinture, c’est sûr je les ferais au noir… Vive l’économie ! ! Et je suis pas sûre que ces mesures ne tirent pas le pays vers le bas sous couvert d’égalité et de solidarité sociale… ( de mémoire 20% des ménages payent 80% de l’ impôt en France…) Et le pire c »est qu’on voit toujours des exclus et des roms dans la rue pour lesquels ils ne font rien… Allerz bonne nuit, je vais finir par faire de la politique « . Si les uluberlus du front de gauche commençaient à sentir ce qui est en train de se passer souterainement dans le pays, ils pourraient retrouver du goût à faire de la politique… Cette nuit j’ai cauchemardé que le Front-National gagnait des élections locales et qu’un ami collaborateur des forces europaïtaires parce que naïf et croyant au rêve européen faisait du vélo avec un gros pain en plastique sur les genoux. Il planait.

Les Athéniens ont fêté hier les 90 ans de Mikis Theodorakis dans les jardins près de Magaro Moussiki, dans un concert où des chanteurs ont repris ses chansons. Diffusé sur une radio. La veille Ert avait enregistré un concert en studio. Mikis Theodorakis un grand artiste engagé et militant dont le génie l’a mené à écrire des dizaines de chansons qui donne du coeur et du courage à tous les Grecs, qui les connaissent souvent par coeur… Des chansons simples qui parlent de résistance, d’amour, de choses du quotidiens, avec des mélodies romantiques, grecques, bref tout une culture de la sensibilité populaire qui reste ainsi vivante. C’est encore la meilleure arme pour résister contre les fantômes ou vampires europaïtaires qui sont en train de nous prendre nos pays pour nous en expulser et de faire de nous des sous-hommes « exposés et nus » dans la plus folle de la biopolitique. Ici un article du Journal des Rédacteurs. Η Εφημερίδα των Συντακτων qui relate l’histoire de Mikis Theodorakis dans la gauche grecque « Mikis et la gauche ».  Mikis Theodorakis fut un résistant, puis lors de la guerre civile fut déporté et torturé au camp de Makronissos (y perdit un oeil), puis fondateur des jeunesses Lambrakis, il devint la bête noire de la junte qui interdit ses chansons… Jusqu’en 2010 où il fonde l’Etincelle (STIPHA)  un des mouvement qui participa de l’expansion de SYRIZA… avec une autre figure de la résistance grecque, Manolis Glezos. Il a reçu chez lui Tsipras courant février, mais depuis se tait….

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Extrait de l’interview de Tsipras ci-contre:  « (….) À Bruxelles, par la suite, sont tombés sur la table plusieurs scénarios terrifiants. Je savais durant les dix-sept heures où j’ai mené ce combat, seul, dans des conditions difficiles, que si je faisais ce que me dictait mon cœur – me lever, taper du poing sur la table et partir – le jour même, les succursales des banques grecques à l’étranger allaient s’effondrer. En quarante-huit heures, les liquidités qui permettaient le retrait de 60 euros par jour se seraient taries et pis, la BCE aurait décidé d’une décote des collatéraux des banques grecques, voire aurait exigé des remboursements qui auraient conduit à l’effondrement de l’ensemble du système bancaire. Or un effondrement se serait traduit non pas par une décote des épargnes mais par leur disparition. Malgré tout j’ai mené ce combat en essayant de concilier logique et volonté. Je savais que si je partais j’aurais probablement dû revenir, dans des conditions plus défavorables encore. J’étais devant un dilemme. L’opinion publique mondiale clamait « ‪#‎ThisIsACoup‬ », au point que c’est devenu cette nuit-là sur Twitter le premier hashtag au niveau mondial. D’un côté, il y a avait la logique, de l’autre la sensibilité politique. Après réflexion, je reste convaincu que le choix le plus juste était de faire prévaloir la protection des couches populaires. Dans le cas contraire, de dures représailles auraient pu détruire le pays. J’ai fait un choix de responsabilité.(….) »

30 juillet.

Il faut aussi voir ce qui se passe en réel ici : Une amie a perdu déjà cinq cent euros de salaire en 2012 et on lui propose de passer à 600 euros / mois. Elle travaille dans une école privée. En attendant qu’elle réfléchisse ils ont cessé de la payer… Tout est prétexte désormais à maltraiter le travail.

« Le lundi 27 juillet 2015 s’est tenu à Athènes un meeting public convoqué à l’occasion des cinq ans d’existence du site Iskra. Plus de 2000 participant·e·s se sont réunis dans un stade de basket, sous une chaleur torride, en restant attentifs jusqu’à la fin. C’était le premier meeting de la Plateforme de gauche de SYRIZA qui réunit le Courant de gauche, le Red Network et des activistes indépendants. De nombreux députés étaient présents ainsi que des figures de la gauche de SYRIZA opposés au mémorandum imposé et accepté le 13 juillet et «validé» par le parlement grec pource qui a trait à ses premiers éléments. En effet, un tel accord ne prend une forme concrète qu’à l’occasion de l’adoption d’un grand nombre de lois, de règlements et de mécanismes de supervision aux mains de l’eurocratie. (…) »

Compte rendu du meeting des Syrizistes de gauche, du 27 juillet

INTERVIEW DE TSIPRAS SUR LA RADIO DE GAUCHE ΣΤΟ ΚΟΚΚΙΝΟ :

« On a tenu tête tant qu’on a pu. On le devait, c’était notre mandat. Peut-être aurions-nous dû arrêter quand on voyait que les créanciers ne voulaient rien savoir, mais l’espoir meurt en dernier et nous pensions toujours que peut être les équilibres européens allaient changer« . Dit-il. Oui c’est ce que je pense et tout cela peut-être m’est très obscur puisqu’il y a pensé… Le reste est grave :  « Nous sommes plus à même de protéger les populations les plus faibles« ….  Que veut-il dire ? Vendre toute la Grèce à un organe (le  TAIPED) qui est un nid à corruption va protéger les plus faibles ? Je vais utiliser une image très dure, exagérée, mais la caricature parfois fait sentir des choses : en vérité les nazis utilisaient pour les basses besognes dans les camps des sondercommandos qui étaient composés de prisonniers. L’UE a ainsi trouvé des collaborateurs pour ne pas se salir les mains. Il perd les pédales. 

Στα ελληνικά Συνέντευξη του πρωθυπουργού Α. Τσίπρα στο Ρ/Σ » 105,5 Στο Κόκκινο»
En français transcription intégrale sur l’Humanité.fr

18 λιανοτραγυδα της μικης πατριδας μας από το Μικη Θεοδοράκη (1971) / 18 chansons populaire de la petite patrie sur des poèmes de Giannis Ritsos.

https://www.youtube.com/watch?v=9Lb5kcVUp4U

ça devient du Balzac à la sauce millenium. « Guy Verhofstadt, l’eurodéputé senior qui a fustigé Alexis Tsipras à Bruxelles la semaine dernière, est au tableau des membres de deux sociétés à l’ouvrage d’emporter la privatisation de l’énergie en Grèce… et il est payé 190.000 € par an par le milliardaire Nicolas Boël pour faire pression à cette fin. Il a également été un des va-t-en-guerre anti-Poutine sur la question de l’Ukraine, où la dynastie Boël a joué sur le changement de régime comme moyen de gagner de précieux contrats de fracking. » Et donc il a tout intérêt à la privatisation de l’énergie grecque. » (Blog d’un citoyen belge).

Comment un faucon belge anti-grec a caché son intérêt financier dans les privatisations de l’énergie en Grèce.

D’accord avec ce texte de Aris Chatzistefanou « Aujourd’hui, Yanis Varoufakis a besoin de notre soutien à tous » sauf sur l’erreur du mois de mars que je ne lui impute qu’à demi. L’autre responsabilité c’est Tsipras qui n’a pas cessé de freiner, et démissionner là aurait été jeter l’éponge un peu frivolement :

« Yanis Varoufakis n’est pas poursuivi pour avoir préparé des plans alternatifs de lutte contre la crise (c’était son devoir et, malheureusement, il s’y est appliqué avec beaucoup de retard et à la va-vite). Il est poursuivi parce que, dans le fameux entretien enregistré, il a révélé à quel point la troïka contrôle intégralement l’appareil d’Etat et, en particulier, les mécanismes du ministère des Finances. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’enquête administrative ordonnée contre lui l’a été par Katerina Savvaïdou, ancien cadre supérieur de PriceWaterhouseCooopers et actuelle Secrétaire générale aux recettes publiques, c’est-à-dire, du service qui, comme il ressort de l’entretien de Varoufakis, est le cheval de Troie déployé par la troïka contre l’économie grecque.Si les poursuites contre Varoufakis avancent, le coup d’État aura été achevé. (…) »

Arrêt sur info

Bon hier, j’ai à nouveau allumé la télévision, la chaîne publique, ERT. C’était une drôle d’ambiance. Le porte-parole du gouvernement a changé et est devenu une femme. Les banques ne sont toujours pas ouvertes, peut-être lundi…. Bref tout ça pour ça… Varoufakis est devenu un sujet, les feux ont ravagé des pans de pays, le parti communiste se fait recevoir par un ministre pour exiger de meilleurs conditions de sécurité, on n’y comprend rien. Là à l’instant un autre canadair traverse le ciel au-dessus de l’ile d’Agistri (une heure d’Athènes) vers le Péloponnèse et mon ami ne supporte plus de parler politique et me supplie d’attendre septembre. La porte-parole disait que dans dix jours, dans vingt jours, une autre réunion, au niveau europaïtaire, etc. On avait un reportage sur les journaux allemands et de politiciens parlant encore de grexit en disant « nous ne voulons pas, pas maintenant ». Pas maintenant ? ? En fait, vu d’ici, cela continue et cela ne donne pas l’impression que ce qui s’est passé le 13 juillet est la conclusion d’une tragédie ubuesque. Quand on veut forcer à l’impossible et faire que l’impossible devienne possible, on se heurte quand même à ce qui s’appelle le réel, le vivant (ce qu’il en reste) et ça ne se passe jamais comme dans les business plan, la vie. En fait l’attitude qui consiste à tout voir en noir, et à croire en cette conclusion, c’est celle qui après la montée de l’excitation cherche un soulagement, une décharge nerveuse, or peut-être est-il plus sage d’apprendre à supporter cette tension tout en analysant l’erreur de Tsipras ou de sa stratégie… Non pas comme erreur ou calcul mais là où pour moi elle pose problème c’est dans le lien au peuple, qu’il a beaucoup mis en avant en s’en disant le mandant, même pas le représentant, ce qui en droit est une différence, et comment à mi parcours il a commis l’erreur de ne pas réunir le parti pour dire que de toute évidence il y avait un gros hic… et d’être resté un homme seul, de plus en plus seul et coupé de sa base, entre deux avions et réunions à portes fermées, coups de téléphone de la maison blanche ou de Poutine….. N’importe qui saint d’esprit craquerait dans ces conditions même si je ne pense pas que le 13 juillet il ait craqué et qu’en fait ça ne m’intéresse pas de le savoir : en revanche là il a craqué, c’est au moment où il perd le fil qui le lie à ceux qui l’ont mandé et qui rentrent alors dans une espèce d’attitude cherchant à entendre entre les mots, comprenant bien que la guerre ne permet pas de dire tout haut ce qu’on fait. Mais c’est là où ça ne va plus car entre le mandant et ses mandataires il y avait SYRIZA à consulter.

29 juillet

Et maintenant le projet c’est de mettre Varoufakis en prison au motif qu’il aurait tenter de créer une monnaie parallèle en demandant à des hackeurs de entrer dans le système informatique de sa propre administration qui était sous la garde de la Troïka, on aura tout vu… Un article de Varoufakis sur son blog : « Treason charges : What lurks behind the bizarre allégations »

La Grèce est traitée comme un état hostile occupé

Article du Telegraph, traduit sur le blog les-crises.fr

Dans la foulée, histoire de liquider les peuples qui ont la démocratie dans le sang, les menées de Erdogan pourtant défait aux dernières élections contre les Kurdes qui se battent pour défendre en Syrie les régions… kurdes… Kobané mais pas seulement… si vous n’avez pas la haine après ça, c’est que vous êtes cuit. Les Kurdes ce sont des démocrates où les femmes sont des citoyens égaux aux hommes et des gens qui se battent depuis trente ans… pour leur démocratie. Leur leader en prison. La gauche turque a rejoint aux dernières élections le parti kurde, et ils sont entrés au parlement avec 80 députés, brisant le rêve ou cauchemar autoritaire de Erdogan qui semble désormais emprunter des voies plus franches… Je rappelle ici les assassinats de militants et militantes kurdes dans Paris il y a un an.  Voici le post de Irène Bonnaud de ce jour à ce sujet. Irène Bonnaud est dramaturge, traductrice, artiste et militante.

Gauche… hackeuse

Panagiotis Grigoriou sur son blog commente l’information sortie il y a quelque jour, au sujet de Varoufakis ayant tenté un plan B…. « La Grèce s’enfonce dans son été comme dans du sable mouvant. Entre deux canicules et trois mémoranda, les Troïkans sont d’ailleurs de grand retour à Athènes, après six mois de… défection. Le gouvernement fait alors tout son possible pour que leur présence passe inaperçue, ce n’est guère facile.(…) Le problème n’est pas Varoufákis, ce qui ne veut pas dire que son rôle dans les affaires courantes de la Grèce de l’Apocalypse vers… la fin de l’Euro, soit claire, ou en tout cas décryptable, hormis pour les historiens du futur, sauf que le grand embarras résulte alors de cette prise du contrôle… clés en main, du logiciel fiscal grec par la Troïka. C’est donc le hacking officiel (ou officieux) qui devient condamnable aux yeux des mémorandistes, et non pas, l’usurpation de la souveraineté restante au profit de Bruxelles et de Berlin. L’histoire ne se répète pas, ou alors comme une farce, sauf que Marx n’avait pas connu la… dématérialisation de la farce désormais numérisée.(….) »

Original File Name: 2015072819.jpg

 

28 juillet

Bien évidemment, il s’agit de corruption à grande échelle, comme l’avait fait la Treuhand de Schaüble en 1990 avec la RDA… d’où son fauteuil roulant, étant donné qu’il fut victime d’une tentative d’assassinat, sans doute de la part de quelqu’un qu’il n’avait pas rémunéré pour ses bons offices de mafieux…. avec Pierre-Pierre-Jérôme Adjedj
« (….) Même le FMI, pourtant acteur majeur de cette bouffonnerie, n’y croit pas, estimant que les recettes des privatisations ne dépasseraient pas les 500 millions d’euros par an. Il faudrait en ce cas un siècle au nouveau Taiped pour atteindre ses objectifs. Il n’aura en revanche pas fallu cent ans à trois responsables de l’actuelle agence de privatisation pour se remplir les poches. Depuis lundi dernier, ils sont l’objet de poursuites pénales par la procureure anticorruption Eleni Raïkou, pour malversation sur la période allant de mai 2013 à mai 2014. Un véritable scandale concernant la vente de 28 bâtiments publics, mais qui ne semble guère affecter la morale des vendeurs fous de la Troïka prêts encore à vider de son sang tout un pays : ports, réseau ferré, autoroutes, aéroports, sources thermales, mais aussi compagnies d’énergie, et enfin 80 000 immeubles du parc immobilier public, dont 3 000 sur la Riviera… tout doit passer à la broyeuse, c’est le message que viendront dès aujourd’hui encore souffler les hommes de main de la Troïka à l’oreille des Grecs. » Humanité.fr

Liquidation des biens publics grecs : tout doit disparaître

Sans mots, nous sommes, car étouffés de colère et de désarroi. Mais ces mots-là il faut peut-être commencer par ceux-là, ceux de Dimitris Alexakis qui a créé un très beau lieu dans Athènes le KET il y a deux ans, de création artistique.

des fantômes

27 juillet 2015, 23:22
« nous ne voulons pas perdre le pays » (Franz Kafka, La Colonie pénitentiaire)

Nous avons vécu longtemps dans la compagnie des fantômes et peut-être, par malheur pour nous, sommes-nous les seuls à pouvoir les décrire.

Négocier avec les fantômes aura sans doute été l’erreur la plus funeste de notre histoire récente ; il nous aura fallu six mois pour comprendre que les fantômes ne négocient jamais mais attendent, plus immobiles et plus silencieux qu’un sphinx, que les enfants soient épuisés.

Aujourd’hui, nous avons au moins la consolation de pouvoir parler et de dire qui ils sont : nous avons tout perdu.

 

27 juillet

Et pendant ce temps là l’ami turc continue à combattre un peuple…. pour le compte de qui ? C’est comme si partout il fallait que les peuples soient matés, qu’ils disparaissent, afin qu’il ne subsiste plus que des nationaux, des gens pris dans la masse d’Etats qui les exploitent. C’est bien l’idée de démocratie qui est dans le viseur. Info sur RFI.

Ankara attaque la région de Kobane contrôlée par les Kurdes de Syrie

 

Olivier Delorme Romancier : « Il, c’est Tsipras bien sûr. Un copain : « quand Hollande a été élu, il l’a appelé Hollandréou… Maintenant, on peut l’appeler Tsipandréou ». La déception est immense, la colère rentrée aussi. Rentrée jusqu’à quand ? Car où est désormais l’alternative démocratique ? C’est une responsabilité historique qu’a pris Tsipras avec sa première capitulation qui en entraînera d’autres. Avec sa décision d’accepter les voix de la droite, du Pasok et des oligarques euromédiatiques de Potami pour faire passer ses textes contre une partie de ses propres députés. » ……… Je confirme sur la colère rentrée, sur la rage intériorisée, l’impression d’abandon, l’incompréhension, le brouillage de toutes les lignes politiques alors que justement si Tsipras a recueilli l’assentiment populaire c’est bien parce qu’il avait clarifié les lignes et refusé toute alliance avec le Pasok. C’est le langage là qui a été encore une fois maltraité voire violé…. D’autant qu’il n’a donné comme explication rien de compréhensible et créé même un double-bind en disant qu’il a été forcé à accepter un mauvais mémorandum auquel il ne croit pas, tandis qu’il a ressorti les MAT dans Athènes, cela peut rendre fou. Si seulement il avait dit qu’il était en situation de colonisé, ou quelque chose de plus clair, mais rien…. A lire….

Courte chronique nisyriote (7) – A Nisyros, on emm… Merkel

« L’Argentine a nationalisé l’eau, l’électricité, le gaz, le pétrole et les aéroports; maintenant, elle va nationaliser les chemins de fer ». L’Argentine fut d’abord ruinée sous une férule néo-libérale à l’américaine (régime de Menem) qui pour ancrer le peso au dollar américain obtint l’aide du FMI c’est-à-dire tomba sous ses griffes. Fin 2001, elle a cessé de payer sa dette souveraine en 2001 ou plutôt suspendu son paiement pour obtenir la restructuration. Quinze ans après,  elle est encore en négociation mais n’est plus ruiné et a retrouvé sa souveraineté.  Pour plus d’information cliquez ici La présidente de l’Argentine est une femme, Christina Fernandez de Kirchner.

 

Argentina nacionalizó agua, luz, gas, petróleo y aeropuertos; ahora va por el ferrocarril

cricri 

Ministro de Interior y Transporte argentino, Florencio Randazzo

 

26 juillet

Bug la troïka a déjà les clés de la maison…. c’est sous doute ce qu’il faut cacher à tout prix, on va finir par découvrir des commissions cachées versées directement à leurs sérénissimes majestés….. »As the general secretariat is a system that is monitored by Greece’s creditors and is therefore difficult to access, Varoufakis said he assigned a childhood friend of his, an information technology expert who became a professor at Columbia University, to hack into the system. A week after Varouakis took over the ministry, he said the friend telephoned him and said he had “control” of the hardware but not the software “which belongs to the troika.” D’où l’intérêt de faire disparaître le cadavre après avoir réduit le pays à cet état en programmant sa ruine. Ici un article du média pourtant main stream Ekathiremini.com

Varoufakis claims had approval to plan parallel banking system

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Quelqu’un tente d’interpréter l’obscur, de trouver une solution à un comportement politique aussi énigmatique, ce qu’en fait chacun j’en suis sûre cherche en secret. « Si un jour, disons dans quelques années, on trouve un Tsipras (Alexis) au conseil d’administration de la J.P. Morgan Chase, de Goldman Sachs, de Citigroup, de New York Mellon, de la Deutsche Bank, de l’Union des Banques Suisses ou de la Société Générale, et si on découvre qu’il a fait fructifier ses euros (grecs) bien gagnés dans des opérations élaborées par BlackRock, alors on pourra conclure que la politique est l’art de bien mentir afin de gagner du temps et de protéger les dieux de la colère des hommes afin d’obtenir en échange une place, auprès d’eux, sur l’Olympe. »

Tsipras ou l’art de bien mentir afin de gagner du temps, par Bruno Adrie

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